Variations Classiques
8ème édition :
24 Novembre 2025
Modeste le petit pion
La Filiale Fantôme, Alexandre Gasparov
En coproduction avec le Festival Variations Classiques, la Scène nationale de Bonlieu invite la
compagnie La Filiale Fantôme à revisiter Modeste le petit pion d’Alexandre Gasparov, sous la forme
d’un ciné-concert dirigé par le compositeur, avec un film de François-Xavier Rouyer influencé par
l’univers de Lewis Caroll.
Pianiste et compositeur russe, installé en France depuis 1990, Alexandre Gasparov se nourrit
de sa complicité avec des solistes comme le violoncelliste Henri Demarquette. Conçu dans la
veine formelle et expressive de Pierre et le Loup de Prokofiev, avec un orchestre de douze pupitres et
un narrateur, le conte musical initiatique Modeste le petit pion associe mots et notes pour évoquer
les émotions et les sentiments que le personnage éprouve au cours de l’épopée allégorique écrite
par Mathilde Maraninchi. Pour la compagnie La Filiale Fantôme, François-Xavier Rouyer en fait
l’adaptation sous forme de ciné-concert. « À partir du livret qui raconte la partie d’un pion, confie le
réalisateur, nous avons conçu un film qui suit un garçon rêvant d’une partie d’échecs à partir du
regard de son pion, lequel à son tour rêve du joueur. Le film muet, en noir et blanc et de format carré,
joue avec les références du jeu d’échecs et d’un cinéma primitif qui se passerait de mots. »
Aller à l’essentiel de l’émotion
Avec la présence du comédien-narrateur Romain
Daroles, François-Xavier Rouyer a tourné dans
la nature avec un garçon au milieu d’insectes
et d’animaux facétieux. Ce film suit le canevas
narratif de la musique, non comme une illustration
directe, mais comme une sorte de prolongement
évocateur en images. « Ce jeu perpétuel et
complémentaire entre ce qui est vu et ce qui est
entendu permet de parler aussi bien aux enfants
qu’aux parents, ajoute-t-il. Ce qui est visé, c’est
la rêverie dans laquelle baigne l’enfance, cet état
d’abstraction auquel peut mener le jeu d’échecs.
L’écran de cinéma sert de surface de projection à
l’espace rêveur d’un joueur. Pour aller à l’essentiel
de l’émotion, le texte du livret a été épuré, afin de
laisser plus de place au dialogue entre la musique
d’Alexandre Gasparov et les images du film. »
Cette mise en abyme visuelle entre le jeu et le rêve,
qui préserve l’intégralité de la partition, explore de
nouvelles facettes d’un classique du répertoire
pour jeune public, créé à la Cité de la Musique à
Paris en 2006
Gilles Charlassier